Une récente étude a révélé que 70 % des efforts de transformation digitale étaient voués à l'échec. Si ce pourcentage semble alarmant, il ne surprend pas vraiment. Dans ce domaine, le principal obstacle est l'importance excessive accordée à la technologie au détriment des processus opérationnels que la technologie est censée servir - et des personnes chargées de la mettre en œuvre ou de l'adopter.
La transformation digitale est un cheminement, pas une destination. Tout comme vous préféreriez prendre un couteau suisse en voyage plutôt qu'une machette, se concentrer sur un seul facteur de réussite dans la transformation digitale augmente le risque d'échec.
"Moustiques et éléphants numériques"
Alors que la technologie promet d'améliorer presque tous les aspects de notre vie privée et professionnelle, il peut paraître difficile d'imaginer qu'il y ait tant à digitaliser. Et c'est effectivement vrai - presque tous les processus de tous les secteurs d'activité, de la production, aux RH en passant par la finance, peuvent être largement améliorés grâce à des outils digitaux puissants et basés sur les données. Cela signifie-t-il qu'ils devraient tous se lancer dans cette voie dès demain ?
Je pense que la réponse est, tout simplement, "non". Nous devons réaliser que parmi tous ces processus d'entreprise et outils digitaux, il y a des "éléphants" - des initiatives majeures, stratégiquement significatives, qui font une grande différence. Elles doivent être abordées en premier. Et puis, à l'opposé, il y a de nombreux "moustiques". Si vous consacrez tout votre temps et votre énergie à les chasser, à rechercher toutes les technologies et tous les gadgets pour digitaliser les nombreuses petites choses de votre entreprise... vous n'aurez tout simplement pas assez de temps pour vous concentrer sur ce qui compte le plus. Ce n'est pas moi qui ai inventé cette analogie, mais je pense qu'elle décrit bien l'impératif de l'analyse de rentabilité dans tout effort de transformation numérique.
La transformation digitale commence par les individus et leur état d'esprit
Peu d'entreprises réaliseront leur plein potentiel sans avoir d'abord cultivé un état d'esprit favorable au numérique au sein de leur personnel.
En effet, à l'ère du progrès technologique, il est plus productif de considérer la transformation digitale comme un processus ou un voyage, plutôt que comme un ensemble fixe de résultats à court terme. En cela, une culture d'entreprise qui embrasse le changement et valorise l'agilité peut être votre plus grand atout.
En définitive, toute nouvelle technologie ou tout processus numérique que vous adoptez ne sera jamais aussi efficace que les personnes chargées de sa mise en œuvre. Vous pouvez développer des solutions d'analyse de données, d'intelligence artificielle (IA) ou de simulation numérique les plus puissantes et les plus efficaces du marché, mais sans personnel qualifié et motivé pour les mettre en œuvre efficacement, la technologie seule ne donnera pas les résultats escomptés.
Prenons quelques exemples.
Pourquoi la data science et les analyses de données échouent-elles ?
La qualité des données dépend des personnes. La préoccupation numéro un de nombreuses entreprises est de disposer de la bonne quantité de données. Mais le véritable défi, d'autant plus que nous sommes confrontés à une grave pénurie de talents dans les emplois de la data, est d'avoir les bonnes personnes de votre côté. Comme l'a remarqué le Chief AI Officer de Schneider Electric, Philippe Rambach, dans son article, "faire appel à des experts en IA permet de débloquer toute la valeur commerciale de l'utilisation de données open-source pour les start-ups ou de limiter le dark data pour les acteurs expérimentés". Vous pouvez acquérir des données, mais pour que cela fonctionne, il faut plus que de la data science, il faut une expertise terrain et une relation étroite avec vos clients. Et plus important encore, les données doivent devenir l'affaire de tous, ce qui nécessite un changement culturel.
L'intelligence artificielle est-elle dangereuse ?
Les critiques fréquentes concernant les limites de l'IA concernent, en réalité, les limites humaines. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise IA, mais il y a de bonnes et de mauvaises applications de l'IA. Elle peut être utilisée pour réduire les émissions de carbone et optimiser l'utilisation de l'énergie, ou pour créer des deep fake qui diffusent des fausses informations. Ainsi, une fois encore, les personnes en tant qu'utilisateurs et créateurs responsables d'applications d'IA, soutenues par un cadre éthique d'entreprise d'IA, sont bien plus importantes que la technologie elle-même.
Personne ne peut échapper à la digitalisation
Ce que ces deux exemples illustrent, c'est l'intersection entre les personnes et la technologie pour déterminer le succès de la transformation digitale. Les talents ne peuvent pas réussir sans les bons outils - et inversement, les solutions digitales de haute technologie ne peuvent aller aussi loin que les personnes qui les mettent en œuvre.
La technologie aura toujours ses limites. Mais ce sont vos collaborateurs qui vont tracer ou effacer les frontières et définir l'horizon de votre transformation digitale.
Cet article est une traduction de l'article de Schneider Electric "Digital transformation: why people, not tech, hold the key to success"
